Les zones humides

Définition

Selon le code de l’environnement, les zones humides sont des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau de façon permanente ou temporaire. La végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes aquatique pendant au moins une partie de l’année». (Art. L.211-1).

La richesse du territoire du sud-ouest lémanique

Le territoire du sud-ouest lémanique compte 182 zones humides issues d’un inventaire départemental (ASTERS – 1999).

Ce nombre important de zones humides s’explique par la pluviométrie relativement forte que connaît la région (1000 mm environ en plaine) mais surtout par la géologie.

La surface totale de ces zones humides est de 470 hectares, soit une surface moyenne de 3 ha. La plus grande zone humide du territoire est le marais de Margencel : 38 ha.

Parmi ces 182 zones humides, 27 font partis du réseau Natura 2000 (site « Zones humides du Bas chablais, site « Marival – marais de Chilly »).

Les différentes zones humides du territoire

On distingue plusieurs types de zones humides qui se différencient par les conditions écologiques (géologie, alimentation en eau) et par l’action de l’homme sur le milieu :

Bas-marais

La plupart des zones humides du sud-ouest lémanique sont des bas-marais, c’est à dire des marais alimentés par les nappes ou les rivières. Il s’agit de bas-marais alcalins, par la nature calcaire des matériaux sur lesquels ils se sont formés.

Le glacier qui a creusé le lac Léman a déposé sur ses rives de très importantes moraines. Ces dépôts sont souvent imperméables car constitués de matériaux de taille très diverses et prisonniers d’un ciment argileux.

Lors du retrait des glaciers, les cours d’eau ont déposé des sédiments fluvio-glaciaires perméables sur ces moraines. Du fait du relief chaotique, l’eau souterraine pouvant être présente dans ces couches de sédiments fluvio-glaciaires ou des montagnes environnantes (calcaire fissuré) peut ressurgir en sources à son arrivée en contact avec les moraines. Piégée dans ces dépressions, elle donne alors naissance à des zones humides.

Les bas-marais présentent des types d’habitats variés : des roselières, des cariçaies (dominées par des laîches).

Lorsque le milieu est engorgé en permanence, l’on peut alors voir se développer des formations végétales de milieux tourbeux comme des choins (Schoenus nigricans) ou bien les cladiaies, formations dominées par le cladium (Cladium mariscus).

Tourbières sommitales

Dans la partie supérieure du bassin versant, l’action des glaciers sur la roche a pu créer des dépressions imperméables. Des tourbières se sont formées et sont alimentées principalement par l’eau de pluie.

Peu nombreuses sur le périmètre du SYMASOL, la plus caractéristique est celle du col des Moises.

On y trouvera des espèces acidophiles (qui aiment l’acidité).

Les Vouas

Dépression formée par la fonte tardive d’un bloc de glace issu de l’ancien glacier qui a formé le lac Léman. La plupart des Vouas du territoire notamment sur les communes du Lyaud et d’Armoy, s’apparentent à des trous d’eau de superficie et profondeur variables. La végétation en place présente les caractéristiques d’une végétation à espèces typiquement aquatiques.

Zones humides d’origine anthropique

Différentes actions humaines ont pu entraîner la création volontaire de zones humides sur le territoire du sud-ouest lémanique :

  • extraction d’argile : destinée à la fabrication de tuiles, elle a eu pour conséquence une imperméabilisation du sol superficiel, créant des milieux bien particuliers, marécageux, avec des saules ou de petites mares avec des espèces végétales aquatiques comme les Potamots par exemple ;
  • étangs : dans différents sites, les propriétaires ont creusé des étangs dans les bas-marais, mettant à jour la nappe d’eau souterraine. Ces étangs, le plus souvent aux berges abruptes, sont colonisés par des espèces typiquement aquatiques comme des nénuphars et, sur les bords, par des roselières.
  • lagunage : l’inventaire des zones humides du territoire englobe les bassins de lagunage communaux. Ces sites sont très artificialisés mais on peut les considérer comme des zones humides par la présence d’une végétation spontanée permettant l’existence de quelques espèces animales typiques (avifaune, batraciens, insectes…).
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