Pratiques agricoles

Les pratiques agricoles, si elles ne sont pas adaptées, peuvent avoir un impact sur la qualité des milieux aquatiques. Au même titre que la pollution domestique, elles peuvent augmenter la concentration des eaux sur les plans bactériologiques ou physico-chimiques (pesticides, nitrates ou phosphates).

Les pratiques d’élevage peuvent impacter la qualité des cours d’eau par le stockage de fumures en bordure de rivière, la fertilisation des champs proche d’un événement pluvieux ou encore par l’accès du bétail au cours d’eau pour son abreuvement. Le réseau hydrographique (fossés) peut faciliter le drainage de ces secteurs vers le milieu naturel.

vache berchet

En matière de pratiques culturales, la menace pour les milieux aquatiques se situe au niveau des traitements. Les produits phytosanitaires (pesticides) appliqués pour protéger les cultures contre certaines maladies ou ravageurs peuvent rejoindre les rivières s’ils sont appliqués en excédent ou à la mauvaise période. Sur le territoire du sud-ouest lémanique, ce sont majoritairement les herbicides qui sont utilisés.

Les agriculteurs ne sont pas les seuls utilisateurs des pesticides. Les collectivités et les particuliers font aussi usages de ces produits et participent à la pollution des milieux.

Le Plan Ecophyto II (2015) réaffirme l’objectif de réduction de 50% des pesticides en France en dix ans. A l’horizon 2020, une réduction de 25% est visée, par la généralisation et l’optimisation des techniques actuellement disponibles. Une réduction de 50% à l’horizon 2025, qui reposera sur des mutations profondes des systèmes de production et des filières.

Concernant la pollution par les nitrates, la fertilisation des parcelles doit être pratiquée de manière à répondre au besoin des plantes. Si la fertilisation est excessive, les éléments en excédent pourront rejoindre le cours d’eau par le biais du ruissellement de surface ou de l’infiltration dans le sol. Cela peut toutefois être évité, notamment par la mise en place de plans de fertilisation.

Lorsque les parcelles agricoles sont situées à proximité de zones humides, les fertilisants sont également susceptibles d’atteindre les marais, entrainant de cette sorte un apport excessif de matières organiques dans ces zones d’intérêt patrimonial. Cet apport excessif, en enrichissant la zone, peut alors provoquer une modification du milieu et des espèces présentes et parfois la disparition des espèces d’intérêt. C’est pourquoi l’absence de fertilisation sur les parcelles concernées est une pratique qui se développe afin de préserver la diversité végétale des zones humides. Ce type d’action est mis en œuvre dans le cadre de la démarche Natura 2000.

Les sols nus pendant l’hiver sont également favorables au transfert des reliquats de nitrates dans les sols vers les cours d’eau. Les sols nus doivent de ce fait être évités par la mise en place, notamment, de couverts végétaux.

Couverts végétaux (mélange de moutarde, phacélie…)
Couverts végétaux (mélange de moutarde, phacélie…)

Afin d’accompagner la profession agricole à la mise en place de solutions visant à limiter ces pollutions, des actions sont mises en œuvre par le SYMASOL dont vous trouverez le détail dans les fiches au lien suivant :

lien vers la carte intéractive