Charte forestière des Coteaux du Léman
Le SYMASOL a pris la compétence « Charte forestière » en 2010 et souhaite débuter un travail de concertation à l’échelle globale du massif forestier des Coteaux du Léman dans le cadre du Contrat de Territoire (2014-2019).
Contexte
La superficie forestière du territoire de la charte est de 8 651 ha.. Il est donc très peuplé et possède une surface boisée conséquente par rapport au niveau national.
Analyse du couvert forestier :
- Partie haute du territoire, en pied de versant des montagnes (analyse de 2007):
- Partie basse du territoire, communes en bord de lac ou proches du littoral (analyse de 2011)
Exploitation forestière
- 49 km de routes forestières
- 135 km de pistes de débardage
51 % de la surface forestière (environ 4 381 ha) restent inexploitables.
La desserte est utile pour mobiliser le matériau bois. Elle est aussi utile pour réaliser des actes de gestion dans les peuplements. L’exploitation forestière entraine cependant des détériorations plus ou moins prononcées de l’état des pistes et routes forestières.
Foncier
La forêt du territoire est fortement morcelée.
L’unité minimale de gestion rationnelle de la forêt serait de 2 à 4 ha suivant les types de peuplements.
Faute de surfaces conséquentes et économiquement rentables, de nombreux propriétaires investissent peu en forêt. Parallèlement, le marché local de la vente de parcelles de bois est peu organisé.
Une association Syndicale libre forestière du Mont Forchat a d’ailleurs été créée en 2012 sous l’impulsion du SIE des Moises et des partenaires locaux pour une gestion raisonnée de la forêt qui renferme les sources de Moises et d’Orcier, ressource pour l’alimentation en eau potable du territoire.
Plus d’informations : http://www.eaux-moises.com/L-Association-Syndicale-libre,131.html
http://www.eaux-moises.com/L-Association-syndicale-libre.html
Gestion de la forêt
Avec seulement 13 % de forêts publiques et peu de grandes forêts privées, les parcelles sont laissées à la dynamique naturelle des peuplements.
Les coupes rases sont un mode de gestion ancestral qui ne pose guère de problème dans des zones sans enjeux. Cela n’est plus le cas dans les zones à forte sensibilité paysagère ou dans les zones à enjeux de protection (ressource en eau et/ou protection physique).
Plus de la moitié des espaces boisés ont été recensés au travers d’inventaires environnementaux telles les « Zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique », les « Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux »… Ces inventaires mettent en évidence la présence de milieux forestiers remarquables comme les forêts alluviales à Alnus Glutinosa et Fraxinus Excelsior ou bien encore les hêtraies de l’Asperulo-Fagetum abritant des espèces telles que le Lynx boréal, le sonneur à ventre jaune…
Pour protéger ces milieux, environ 160 ha de forêts ont été placées sous l’égide de mesures réglementaires (Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope) ou contractuelles (contrats Natura 2000).
A contrario, l’usage du classement des forêts en Espace Boisé Classé (EBC) au titre de l’article L130-1 du Code de l’Urbanisme est trop large et systématique pour en devenir inefficace.
81 % de l’espace forestier du territoire est classé en EBC
Les forêts du territoire ont particulièrement souffert lors d’événements climatiques exceptionnels ces dernières années, avec entre autres :
- de nombreux chablis causés par les tempêtes de décembre 1999, notamment dans les forêts de Planbois ;
- des attaques de scolytes massives, à partir de 2002 et sur la période 2003 à 2007 inclus.
L’exploitation des arbres sinistrés a été réalisée dans les secteurs accessibles et économiquement favorables. Les autres zones sont restées en l’état.
Eau et forêt
La politique de l’eau dispose d’outils pour traiter l’eau et les sources de pollution mais elle manque d’expérience pour soutenir les modalités d’occupation de l’espace qui assurent la meilleure protection de l’eau.
En effet, la réglementation de protection des captages d’eau potable est nécessaire mais insuffisante. En milieu forestier, les prescriptions sont souvent mal définies et la mise en place de contraintes réglementaires est mal adaptée aux usages pratiqués.
Sur le terrain, cela conduit soit à définir des périmètres de protection des captages trop petits et donc inefficaces, soit à définir des périmètres trop grands, figeant toutes pratiques et pénalisant fortement la gestion du milieu naturel. De plus, le respect des règles imposées aux acteurs locaux peut être difficile à maintenir.
Le programme INTERREG franco-suisse « Eau et forêt dans l’arc lémanique – Projet ALPEAU » prend en compte notamment les problématiques précédemment évoquées. La Communauté de communes des Collines du Léman et le Syndicat intercommunal des Eaux des Moises sont partenaires de ce projet, par le site des Moises-Mont Forchat.
Plus d’informations :
http://www.eaux-moises.com/Foret-et-eau-une-synergie-fragile.html
Rôle d’accueil de la forêt
Les forêts du territoire sont peu équipées en matière d’accueil des publics.
Peu de points de départ de sentiers sont réellement aménagés avec un parking.
L’offre de sentiers est variable d’une commune à l’autre, d’où une grande disparité entre toutes et un manque de cohérence. Un schéma intercommunal des sentiers pédestres est en cours d’élaboration sur le Bas-Chablais et soutenu par le Conseil départemental.
Filière bois énergie
Sur les 8 651 ha de forêt du territoire, on note une récolte moyenne annuelle de l’ordre de 19 000 m³, dont 5 000 m³ en forêt publique et environ 14 000 m³ en forêt privée, toutes essences et types de bois confondus.
La filière bois du territoire se compose ainsi :
L’envolée des prix des énergies fossiles ces dernières années, a conduit les particuliers et les collectivités à trouver d’autres sources énergétiques, particulièrement pour le chauffage. Dans ce contexte et depuis le début des années 2000, le chauffage au bois est redevenu intéressant en termes économique et calorifique.
Tout au long de la filière bois sont générés des « sous-produits » lors de l’exploitation d’arbres (en forêt ou non), de la première et de la seconde transformation. Ces produits peuvent être valorisés comme combustibles.
Aujourd’hui, le bois combustible (ou bois-énergie) est disponible sous diverses formes : bûches, plaquettes, écorces, sciures, copeaux, chutes, briquettes et granulés, adaptées selon les besoins de chacun.
Concernant l’habitat, depuis le début des années 90, les constructions en bois se développent partout en France. En Haute – Savoie :
25 % des nouvelles maisons individuelles sont en bois
Le SYMASOL qui dispose depuis 2010 de la compétence « charte forestière » a fait le choix de s’engager dans une politique de gestion durable de la forêt en inscrivant 4 actions issues de la charte forestière au présent contrat de territoire.
La mise en œuvre de ces actions, limitées à une démarche de sensibilisation et à un travail sur les loisirs en forêt, sera une première étape dans la mise en œuvre de la charte forestière des Coteaux du Léman.
Accès aux fiches actions du Contrat de territoire :